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Place Libreville
Conclusion 26/11/2015

Observation

Libreville le 26 novembre 2015

Déclaration de Libreville sur la lutte contre le braconnage en Afrique centrale

Libreville, le 26 novembre 2015

 

Nous, Ministres des Etats membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale réunis du 23 au 27 novembre 2015 à Libreville, en République Gabonaise, à l’occasion de la 41ème réunion ministérielle dudit Comité :

1.1. Préoccupés par l’ampleur du braconnage et du commerce illicite d’espèces sauvages et par ses conséquences néfastes sur l’environnement, l’économie et la sécurité ;

1.2. Gravement préoccupés par la menace d’extinction, du fait du braconnage, des espèces protégées de la faune et de la flore ;

1.3. Considérant la stratégie africaine de lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages d’Afrique de juin 2015 ;

1.4. Considérant le traité relatif à la conservation et à la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale ;

1.5. Considérant l’Accord de coopération relatif à la mise en place du tri-national de la sangha, contractés entre les Gouvernements de la République du Cameroun, de la République centrafricaine et de la République du Congo ;

1.6. Considérant l’Accord de Coopération entre les Gouvernements de la République du Cameroun, la République du Congo et la République gabonaise relatif à la mise en place de la Tri-nationale Dja – Odzala – Minkébé (TRIDOM) du 4 février 2005 ;

1.7. Prenant en compte la résolution A/RES/69/314 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 30 juillet 2015 sur la « Lutte contre le trafic d'espèces sauvages » ;

1.8. Prenant en compte le Plan d’Extrême Urgence pour la Lutte Anti Braconnage (PEXULAB) adopté le 23 mars 2013 à Yaoundé lors de la réunion d’urgence des Ministres de la CEEAC en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération, de l’Intégration, de la Défense et de la Sécurité et de la Protection de la Faune ;

1.9. Nous félicitant de l’existence d’instruments juridiques régionaux, notamment le Protocole Relatif au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) de la CEEAC, le Pacte de Non Agression de la CEEAC, la Convention en matière de Coopération et d’Entraide Judiciaires entre les Etats membres de la CEEAC et la Convention d’Assistance Mutuelle, qui définissent un cadre régional de coopération en matière de paix et sécurité ;

1.10. Nous félicitant également de l’adoption, le 30 juillet 2015, par l’Assemblée générale des Nations Unies, d’une résolution historique sur le braconnage et le trafic illicite des espèces sauvages ;

1.11. Conscients de la nécessité de mettre en place des mécanismes régionaux dédiés spécifiquement à la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et aux forêts, qui seraient également chargés d'élaborer une stratégie et une politique de poursuite pénale et d'application de la loi en la matière, dans les Etats membres respectifs ;

1.12. Conscients de ce que le braconnage est une menace majeure pour la faune et la flore et constitue un véritable problème de sécurité nationale pour tous les Etats de la sous-région Afrique centrale ;

1.13. Condamnant le trafic des espèces protégées qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité des Etats ;

2. Déclarons ce qui suit :

2.1. Nous nous engageons sans réserve à unir nos efforts pour combattre le braconnage dans notre sous-région ;

2.2. Recommandons la mobilisation de tous les Etats membres pour une synergie d’actions en vue de combattre efficacement le braconnage ;

2.3. Appelons le renforcement de la coopération au niveau bilatéral et régional pour faciliter l’échange des informations relatives aux mouvements des braconniers pour mieux coordonner la riposte ;

2.4. Exhortons les Etats membres ainsi que les partenaires à redynamiser l’Organisation pour la Conservation de la Faune Sauvage d’Afrique (OCFSA), pour mieux l’outiller et l’amener à jouer pleinement son rôle dans la lutte anti-braconnage ;

2.5. Appelons la communauté internationale à appuyer la redynamisation de l’OCFSA ;

2.6. Appelons la communauté internationale ainsi que les partenaires techniques et financiers, à mobiliser et mettre à disposition les fonds complémentaires à ceux des Etats, destinés à soutenir la CEEAC et ses pays membres engagés dans la mise en œuvre du PEXULAB ;

2.7. Restons saisis de la question et demandons à la CEEAC de nous faire le point lors de la 42ème réunion ministérielle du Comité consultatif ;

2.8. Demandons à la communauté internationale d’accroître son soutien financier, matériel et technique aux Etats de la sous-région en vue de renforcer leurs capacités dans lutte contre ce fléau ;

2.9. Demandons au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) d’intégrer cette question dans le cadre de son rapport biannuel au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Fait à Libreville, le 26 novembre 2015