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Place Yaounde
Date 16/02/2015

Intervention de S.E.M. Paul Biya, à l’ouverture du Sommet Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX)

 

Madame, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Messieurs les Chefs de délégations,

Monsieur le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU,

Monsieur le Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,

Monsieur le Secrétaire Général de la CEEAC,

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Monsieur le Premier Ministre,

Monsieur le Premier Président de la Cour Suprême,

Monsieur le Procureur Général près la Cour Suprême,

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps diplomatique,

Mesdames, Messieurs les Membres du Parlement,

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Au nom du peuple camerounais,

Je vous souhaite une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour à Yaoundé. Je voudrais très  sincèrement vous remercier de votre présence à ce sommet.

Comme vous l’avez voulu, il est consacré à l’agression dont certains de nos pays sont l’objet de  la part de la secte terroriste Boko Haram. Votre présence est le témoignage de la solidarité  collective de notre Organisation. Elle traduit aussi et surtout notre volonté de concrétiser les  différentes décisions que nous avons déjà prises contre Boko Haram. Ce mouvement, vous le  savez, rejette les valeurs de la vie humaine. Il emploie les méthodes d’un terrorisme aveugle et  impitoyable.

Ses exactions ont déjà fait des milliers de victimes et causé des destructions et des pertes en  vies humaines considérables au Nigeria et dans les pays voisins.

Actuellement, le Tchad, le Niger et le Cameroun, et bien entendu le Nigeria, sont, si je puis dire,  en première ligne. Leurs forces armées font vaillamment front... Ai-je besoin de le rappeler : leur combat est aussi celui de l’ensemble de notre Organisation.

C’est le lieu pour moi de rendre un hommage fraternel au Président Idriss DEBY. Avec l’appui du peuple frère tchadien, il a pris la décision courageuse, en signe de solidarité, de nous envoyer, en renfort, un important contingent de soldats tchadiens. Leur bravoure est bien  connue, elle s’est illustrée au cours des derniers combats.

Le Cameroun se félicite par ailleurs de la décision prise fin janvier 2015 par l’Union Africaine.

Comme vous le savez, son Conseil de Paix et de Sécurité, réuni au niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement, a autorisé le déploiement d’une Force Multinationale Mixte de 7500 hommes.

Il a également décidé de la convocation, à Yaoundé, d’une réunion d’experts pour en préciser le concept opérationnel. Celle-ci s’est tenue du 05 au 07 février 2015. Elle a donné lieu à une  analyse approfondie de la situation et à l’élaboration du mandat de la Force Multinationale  Mixte.

La décision de l’Union Africaine ouvre également la voie à une saisine du Conseil de Sécurité en  vue de l’adoption d’une résolution.

Qu’il me soit permis de repréciser qu’il ne s’agit aucunement d’une « croisade » contre l’Islam  ou d’un épisode d’une quelconque « guerre des civilisations ».

La réalité est simple. Il y a d’un côté, le nôtre, les tenants d’une société moderne et tolérante,  garantissant l’exercice des droits de l’homme, dont ceux de religion, ainsi que la démocratie  représentative. De l’autre côté, c’est-à-dire du côté de Boko Haram et des mouvements qui lui ressemblent, il y a les partisans d’une société obscurantiste et tyrannique, sans considération  aucune de la dignité humaine.

Vous en conviendrez avec moi, il y a une totale incompatibilité entre ces deux modèles de  société. Et partant une totale impossibilité de compromis.

Il nous faut donc mettre un terme aux actions et agissements des mouvements terroristes. Il  nous faut éradiquer Boko Haram. De la sorte, nous pourrons rassurer nos populations et mieux  nous consacrer au seul combat qui vaille : la lutte contre la pauvreté et pour la dignité de  l’homme africain.

Je vous remercie